Firmin Grüss © Eloïse Vene
Directeur de la célèbre compagnie Alexis Gruss, et aussi artiste pluridisciplinaire, Firmin Gruss nous livre des anecdotes et informations clés dans la compréhension du succès grandissant des Folies Gruss. Unique de part sa constitution, ses valeurs et son savoir-faire équestre exceptionnel, la compagnie Alexis Gruss ne cesse d'innover et de bousculer les codes du cirque pour le moderniser tout en conservant son ADN familial et artistique. La Compagnie Alexis Gruss et L'Evenement Spectacle, c'est avant tout l'histoire de deux familles unies dans la passion du spectacle qui souhaitent offrir le meilleur au public année après année.
- Quel est votre rôle au sein de la compagnie Alexis Gruss ?
Je suis tout simplement le directeur de la compagnie.
- Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?
C’est la nécessité de devoir se remettre sans cesse en question, d’innover, d’avoir plusieurs casquettes : celle du gestionnaire de l’entreprise mais aussi celle de l’artiste, dans un processus de création permanente : nous proposons chaque année, en mêlant nos disciplines de façon inédite, des tableaux nouveaux, nous offrons au public, à l’occasion des commémorations (les 250 ans de la piste ou le centenaire des Années Folles, par exemple) des spectacles totalement novateurs autour de thématiques précises.Parallèlement, il y a cette passion du cheval qui fait que l’on a un emploi du temps complet pour s’occuper d’eux au mieux, pour assurer leur bien-être, pour les former, etc.
- Au cours de votre carrière, quel est le retour ou le compliment qui vous a le plus touché ?
Ce ne sont pas les compliments verbaux les plus touchants, mais les actes du public. Par exemple un spectateur qui pleure à la fin du spectacle, ou bien des spectateurs qui se mettent debout à la fin d’un tableau et qui n’attendent même pas la fin du spectacle. C’est arrivé au cours d’un tableau avec mon épouse Svetlana, il y a 3 ans, où j’étais à cheval et elle dans les airs. Ce tableau durait neuf minutes et demi, avec toute une histoire, une performance et la première fois que nous l’avons joué, le public s’est mis debout.
- Comment expliquez-vous le succès toujours grandissant de la compagnie Alexis Gruss ?
Si notre succès ne cesse de grandir, il me semble que cela tient au fait que l’on s’appuie toujours sur nos racines et sur nos valeurs, tout en cultivant une modernité qui vient des plus jeunes générations de la famille. Mon frère, ma sœur, mes neveux, mes nièces, et mes filles apportent du sang neuf et des nouvelles idées.Et puis nous n’hésitons jamais à nous remettre en question tout en restant fidèles à nos valeurs. Après cette période de difficultés engendrées par la Covid, les grèves, les attentats, les gilets jaunes, les spectateurs sont heureux de retrouver un lieu avec des valeurs saines de partage, d’échange, de complicité et de modernité.
- Quelles sont les étapes du processus créatif de production d’un spectacle tel que Les Folies Gruss ?
D’abord c’est le directeur artistique, Stephan (mon frère), qui consulte tous les membres de la famille, pour savoir quelles sont les disciplines que les membres aimeraient pratiquer dans les nouvelles créations.On utilise toujours un répertoire équestre dans lequel on se plonge et on le revisite. Ou alors on a une idée en tête depuis quelques années que l’on met en application pour une création. Une fois que le choix des tableaux et des disciplines est fait, on se met au travail.Ensuite, il y a l’introduction du metteur en scène, Grégory Antoine, les décorateurs, les techniciens, les concepteurs lumière, puis s’en suivent des longs mois de préparation.Il y a l’intervention d’un directeur de création qui va faire la cohésion entre les différents éléments de langage, la charte graphique, les lumières, les costumes, la communication, pour que rien ne soit laissé au hasard.Pour la musique du spectacle, il y a une première partie de recherche, suivie par la composition et les arrangements musicaux, puis la relation avec l’orchestre et tous les musiciens qui intègrent notre compagnie tous les ans. On est encore un des rares spectacles équestres et sous chapiteau à avoir un orchestre, qui compte sept musiciens, et une chanteuse, Candice, à la voix sublime.Après toutes ces étapes, il y a de longues périodes de rodage avec répétitions et enfin on présente le spectacle au public.
- Est-ce que vous avez une partie du spectacle que vous préférez ?
Il n‘y a pas vraiment de partie spécifique. Je préfère le spectacle dans son intégralité parce que c’est la première fois que nous montons une création d’une heure et demi sans entracte, et on arrive à avoir du début à la fin le fil conducteur des liens familiaux, cet état d’esprit familial qui nous unit, et ce savoir-faire équestre. Donc les deux piliers de notre culture sont vraiment mis à l’honneur dans ce spectacle.
- Comment direz-vous que la compagnie Alexis Gruss est différente des autres compagnies ?
La spécificité de notre Compagnie tient au fait qu’elle est constituée d’une famille dont tous les membres sont artistes sur la piste. De plus, ils sont tous pluridisciplinaires et ils peuvent changer tous les ans de discipline. La deuxième chose très importante est que l’on a une cavalerie unique et un savoir-faire équestre exceptionnel. La dernière particularité est que la Compagnie est propriétaire et productrice de ses spectacles, et ça, ça n’existe nulle part ailleurs.
- Quelles ont été les principales évolutions de votre métier ces dernières années ?
Depuis 2019, on a repris les rênes de la Compagnie, mon frère, ma sœur et moi, avec bien sûr tous les membres de la famille qui participent en tant qu’artistes. On s’est posé la question : « Comment notre métier devait-il être réinventé ? ». On sait comment il a évolué, on aime aussi savoir comment il va évoluer avec les futures générations.C’est comme cela que l’on a eu l’idée de créer Les Folies Gruss, un lieu de partage, de rencontre, avec l’ADN familial, l’ADN artistique, l’ADN des chevaux et en même temps un lieu qui évolue en permanence dans sa manière d’accueillir le spectateur, dans sa décoration, ses techniques, ses espaces. Au sein des chapiteaux, il n’y a pas un cm2 qui n’est pas parqueté, moquetté, décoré, habillé. Dès le premier pas et jusqu’au dernier, le spectateur est plongé dans l’univers de la compagnie.
- Quel est le plus beau souvenir de votre carrière ? Un événement marquant ?
Les souvenirs c’est bien, mais le plus important ce sont les projets, ce sont toutes ces séances avec le retour du public au sein du chapiteau. Depuis le début de la saison, on a fait une trentaine de séances pour les CSE, et à chaque fois la salle était pleine, le public a répondu présent et était là pour nous applaudir. C’est un ensemble d’évènements qui montre la richesse, l’affection et la gratification du métier par le public.
- C’est comment de travailler avec L’Evénement Spectacle ?
La relation avec L’Evénement Spectacle, c’est deux choses :Beaucoup de similitudes avec notre famille et notre compagnie. C’est un travail de famille, un travail d’équipe, de remise en question permanente année après année.Et aussi cette passion de vouloir donner le meilleur à son public. On s’écoute pour savoir comment mieux satisfaire les clients et faire de l’Arbre de Noël une sortie culturelle, riche et non pas une sortie de fête de fin d’année qui ne satisfait que les enfants.Ici, toutes les générations sont conquises à la fin du spectacle. Nous le savons grâce à tous les courriers, tous les messages que l’on reçoit sur les réseaux sociaux, ou par les spectateurs que l’on croise au détour d’un chemin et qui nous remercient pour toutes les valeurs que l’on retranscrit et la chaleur qui se dégage du chapiteau des Folies Gruss.